Léo 1944, un adolescent dans la tourmente de 1944
« Léo qui es-tu ?
Je suis né le 8 janvier 1930 à Cherbourg. C’est là que j’ai grandi avec mes parents, Mathieu et Jeanne. Je vais à l’école à Cherbourg, c’est là que j’y ai mes amis. Maman m’a annoncé que nous allions avoir une « heureuse surprise » comme elle m’a dit : bientôt nous serons 4 parce que je vais avoir un petit frère ou une petite sœur. Normalement c’est pour le début de l’été… Sinon mon Papa est médecin et ma Maman institutrice. Moi je rêve de devenir diplomate, mais je sais pas si j’en suis capable.
Et ta famille vit aussi à Cherbourg ?
Non, une partie de ma famille vit un peu partout dans la Manche. Il y a ma grand-mère, Solange, la mère de Papa qui vit à Saint-Lô. Son mari est mort à Verdun et je ne l’ai jamais connu. D’ailleurs on en parle peu à la maison. Il y a la sœur de Papa, Marguerite, qui est mariée à Joseph : ils ont eu un fils, Ernest, mon cousin. J’ai une autre tante, Marie, la sœur de Maman, qui exploite une ferme avec mon oncle Louis à Tribehou, pas très loin de Saint-Lô. On est très proches d’eux et j’adore leur rendre visite à la ferme pour jouer dans les champs avec mes cousins Pierre et Jacqueline.
En ce début d’année 1944, comment ça se passe pour toi ?
Cela va bientôt faire 4 ans que nous sommes occupés par les Allemands. Ça a été un grand changement. Je n’ai pas bien compris ce qu’il se passait au début, j’étais plus jeune. Aujourd’hui je continue d’avoir peur quand je croise des soldats dans la rue et la vie n’est plus la même qu’avant. Il faut faire attention. J’entends parler d’actes de résistance contre l’ennemi alors que d’autres se réjouissent de la situation. Nous comme beaucoup d’autres, on essaie juste de continuer à vivre. Il y a toutes les réquisitions ou les restrictions : nous devons suivre l’ordre allemand. Il y a beaucoup de choses qui manquent par rapport à avant, ils ont mis en place les tickets de rationnements maintenant. Alors on essaie de se débrouiller comme on peut. Le quotidien est compliqué aujourd’hui : en plus il y a beaucoup de personnes que l’on connaissait qui ont aussi dû partir comme main d’œuvre sur des chantiers en France ou pour l’Allemagne. Et il y a aussi les alertes aériennes des Alliés : elles sont de plus en plus fréquentes dernièrement… Les adultes parlent d’un probable débarquement des soldats alliés, autrement dit que nous aurons bientôt la guerre ! »
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La page Facebook et le comptent Twitter « Leo 1944 » sont des créations du Conseil départemental de la Manche via son Pôle presse, médias sociaux et les Archives départementales, Maison de l’Histoire de la Manche.
Suivez Léo : Facebook TwitterComment ? : Utilisation des moyens de communication d’aujourd’hui, les réseaux sociaux, pour permettre à Léo de transmettre le témoignage de son quotidien au cours de l’année 1944 (de février 1944 jusqu’à l’hiver 1944). Permettre à un personnage fictif de s’adresser à la jeune génération d’aujourd’hui, avec une histoire basée sur des faits réels qui se sont tous passés dans la Manche en 1944.
Chaque publication renvoie vers un article spécifique publié sur le site Internet des archives départementales de la Manche, apportant un éclairage historique et scientifique sur les faits relatés. Les publications sont illustrées par des documents d’époque (archives, photographies, vidéos ou témoignages sonores) ou par des dessins originaux. Les documents sont pour la plupart issus des collections des Archives départementales – Maison de l’histoire de la Manche.
Objectifs ? : Les jeunes peuvent être les passeurs de mémoire pour les générations futures si on sait les intéresser à leur propre histoire, notamment avec les outils numériques d’aujourd’hui. S’identifier à Léo, se dire que l’on aurait pu être ce jeune garçon si l’on était né à cette époque, peut être l’un des moyens de la prise de conscience de l’importance de la transmission. "Léo" est à la fois un projet pédagogique et historique à plusieurs niveaux de lecture, avec la volonté de rendre vivante l’histoire. Cela permettra de faire émerger une "Histoire vue d’en bas", et de dépasser le récit habituel de "l’histoire bataille", pour s’intéresser à la réalité de la vie quotidienne. Le parti pris de ce projet est de se placer du côté de la population civile, comprendre "leur" Libération.
Ce dialogue entre le passé et le présent est un projet original visant à susciter l’intérêt à l’Histoire, à Notre Histoire.